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Algérie, la révolte des médecins résidents réprimée violemment

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Sur les 13 000 médecins dits résidents en Algérie équivalent des internes de médecine en France, environ 7 000 d’entre eux observent une grève depuis mi novembre dernier. Ils réclament la fin du service civil qui les oblige, à l’issue de leurs très longues études à travailler dans un établissement public, entre un et quatre ans selon l’éloignement de la zone. Mais le dispositif s’avère à bout de souffle et ne répond plus à l’exigence nationale de couverture sanitaire spécialisée. Reportage.

En Algérie, les faisant fonctions d’interne, c’est-à-dire les médecins résidents se fâchent, et savent se faire entendre avec des manifs et des piquets de grève dans l’ensemble du pays depuis deux mois. Tellement fort d’ailleurs que le pouvoir n’a pas hésité à les réprimer violemment lors d’une manifestation. Mercredi 3 janvier, la manifestation au niveau national s’est soldée par une quarantaine de blessés dont une vingtaine gravement. Les motifs de leurs revendications sont nombreux, tant la situation sanitaire dans le pays est catastrophique. Premier d’entre eux, ils exigent une révision globale du service civil obligatoire depuis 1969. Ils demandent l’abrogation de l’obligation de son service et le remplacement par un autre système de couverture sanitaire. Selon le Dr Mohamed Taileb interviewé par El Watan, « le service civil a provoqué d’énormes cassures sociales et familiales. Le médecin résident est privé de tous ses droits élémentaires consacrés par la constitution ». Pis encore selon le même journal, le résident est envoyé dans des zones désertées dépourvus de tous les moyens médicaux pour accomplir sa mission. Une résidente du Chu Frantz Fanon de Blida enfonce le clou auprès du Quotidien d’Oran : « Les médecins résidents sont juste affectés dans ces régions pour le transfert de malades vers les Chu des grandes villes. Nous sommes réduits là-bas à un travail d’infirmiers, ou pire de simples agents chargés du transfert des malades. »

L’arbre qui cache la forêt

Pour autant, le service civil serait la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ou simplement l’arbre qui cache la forêt des nombreux manques de moyens et de personnels. Ainsi, Selon Aït Ammar Hamid interviewé par le journal Libération [qui doit accompagner sa petite sœur de 16 ans atteinte de la maladie de Crohn tous les deux mois et parcourir 280 km pour atteindre l’hôpital de Sétif et recevoir son traitement], « tout le monde se méfie des hôpitaux publics qui manquent de personnel, de matériel et ont des conditions d’hygiène lamentables ». Pour y « remédier », des filières se sont au fil du temps mis en place au niveau familial, clanique, régional afin d’avoir accès à un médecin spécialiste particulier au sein d’un Chu. En illustrent les nombreux exemples qui parfois suscitent la polémique sur les réseaux sociaux, comme cette femme enceinte décédée suite au refus d’admission de trois hôpitaux dans la province de Djelfa, ou cet enfant de trois ans renversé par une voiture et décédé par manque de ventilateur clinique... Par ailleurs, le partage des lits est devenue chose courante, comme en gynécologie, où les parturientes doivent se partager les lits, parfois à trois, tête bêche.

Impuissance du pouvoir politique

La situation paraît inextricable, le pouvoir politique semblant impuissant à trouver des solutions pour sortir du conflit avec les médecins résidents. Ainsi, le représentant du Collectif autonome des médecins résidents (Camra) interviewé par El Watan dit n’avoir pas entendu la moindre proposition concrète lors de sa rencontre avec le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Mokhtar Hasbellaoui... qui renvoie la patate chaude aux députés. En effet la nouvelle loi sanitaire est toujours en attente d’être examinée par l’Assemblée populaire nationale.

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  • Arnaud Janin
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