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Alexandre Gérard : Il me reste un arrière-goût frustrant de loterie

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Pourquoi avoir choisi médecine après le bac ?

J’ai longtemps hésité avec les sciences politiques, mais c’est ma curiosité pour le fonctionnement du corps humain qui l’a emporté, et la perspective de m’épanouir dans un métier qui ne laisse pas de place à l’ennui, puisqu’un médecin ne cesse d’apprendre, aussi bien sur le plan scientifique qu’humain.

Comment s’est déroulée ta scolarité ?

Après mon bac S (mention très bien), je me suis lancé en Paces sans forcément avoir conscience des sacrifices nécessaires pour réussir. Réfractaire aux prépas, j’ai obtenu une place en médecine à ma deuxième tentative et avec un bon classement, une fois que j’ai accepté de mettre entre parenthèses mes autres centres d’intérêt pour me concentrer sur le concours. La Paces, bien que cruelle sur le plan psychologique, m’a au moins permis de développer une méthode de travail performante, que j’ai gardée jusqu’à l’ECN.

La suite de mes études de médecine s’est passée sans accroc, j’ai eu la chance d’échapper aux rattrapages. Malgré ma réputation de bon élève, je n’aime ni tellement l’esprit de compétition ni me comparer aux autres.

Peux-tu nous expliquer ton parcours ?

J’ai aidé pendant un temps à administrer le forum et le site du tutorat niçois, et j’ai eu l’occasion de parrainer des jeunes étudiants en Paces pendant deux ans, dans l’espoir de leur transmettre quelques éléments méthodologiques, mais surtout de leur offrir un soutien moral.

Ma promotion était à taille humaine, elle a développé des systèmes de fiches en commun, et il y avait pas mal d’entraide entre nous. J’ai trouvé ça assez stimulant, puisque j’ai le sentiment qu’on apprend mieux en expliquant et en métabolisant les informations pour rédiger des fiches. N’étant pas d’un naturel très sociable, j’ai préféré développer des liens solides d’amitié avec quelques-uns de mes camarades, ceux qui étaient le mieux capables d’apprivoiser un ermite de compétition et de tolérer mes calembours toujours plus consternants. J’ai toujours préféré comprendre qu’apprendre, je me suis beaucoup intéressé à l’anatomie et la physiologie dès la deuxième année, ce qui m’a probablement beaucoup servi par la suite. J’ai ainsi été moniteur de dissection pendant deux ans, ce qui m’a aidé à consolider ces bases théoriques. Quand on connaît la physiopathologie, on peut même se rattraper devant un QCM dont on a oublié (ou jamais appris) la réponse, juste en se basant sur la logique et le raisonnement. Ah, et accessoirement, ça rend la médecine bien plus passionnante !

Quelle était ta méthode de travail ?

J’ai coutume de dire, depuis des années, qu’il n’y a pas de méthode miracle, et que le meilleur conseil que je puisse donner est que chacun essaye de trouver la méthode qui lui convient. Si on a une manière de travailler qui fonctionne, autant la conserver, parce qu’on a tous des besoins différents. Par exemple, certains aiment travailler en groupe, d’autres à la bibliothèque, et d’autres encore, comme moi, se sentent plus efficaces quand ils travaillent seuls chez eux. Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.

Je n’ai quasiment utilisé que les collèges. On manque suffisamment de temps pour travailler, pas besoin de s’éparpiller avec des supports qui ne sont pas une référence pour le concours. Surtout que j’avais déjà tendance à m’exaspérer devant les contradictions qui existent entre les collèges. Je rédigeais des fiches qui avaient pour objectif de réunir toutes les informations de l’item qui ne me semblaient pas évidentes à retenir spontanément, par la seule logique. Je composais pour chaque item des listes que je pouvais apprendre par cœur. Liste des traitements, liste des examens complémentaires, liste des effets indésirables… Je pouvais comme ça régulièrement m’auto-interroger sur ces listes, afin de mieux cerner, pour chaque item et spécialité, quelles étaient mes lacunes. Et j’avais l’impression de maîtriser les choses.

Quant aux stages, j’ai rapidement privilégié les services de médecine, souvent plus formateurs que les stages de chirurgie (sauf exception bien sûr), en essayant de cibler des services réputés accueillants, avec l’objectif d’apprendre un maximum, et d’ancrer mes connaissances par la confrontation à des situations réelles qui donnent un sens aux connaissances. Même en D4, je suis allé en stage jusqu’à une semaine avant le concours (quitte à passer pour un fou), et je crois que ça m’a beaucoup aidé à tenir le coup moralement. Je voyais des patients, j’approfondissais mes connaissances dans ma spécialité préférée, et ça m’a donné un but, de l’énergie à revendre pour réviser pendant les après-midi. Quand ça ne va pas, il ne faut pas hésiter à lever le pied quelques jours pour se déconnecter totalement des révisions, sans culpabilité. Sinon, on finit par travailler de façon automatique et inefficace.

Quelles ont été ta réaction et celle de ton entourage suite à la publication des résultats ?

Je ne suis pas très anxieux au moment des examens, mais cette fois, je dois bien avouer que le soulagement était de taille. Je savais depuis longtemps quelle spécialité et quelle ville je voulais, et je me serais senti perdu si j’avais dû reconsidérer mon projet. C’est terrible de se dire qu’après six ans d’étude, on n’a pas l’assurance de faire ce qu’on veut !

Mes amis s’attendaient peut-être plus que moi à mon résultat. Même si le concours s’est bien passé de mon côté, je n’en ai pas moins enragé en voyant le classement de certains amis, qui ne me semble refléter en rien leur intelligence, leur implication, et la qualité de leur travail. Il me reste un arrière-goût frustrant de loterie.

Quant à mes proches, qui ont traversé quelques turbulences ces dernières années, ils étaient surtout très fiers et soulagés, surtout qu’il n’y avait pas encore de médecin dans la famille. C’est une épreuve pour eux aussi, leur soutien et leur compréhension sont primordiaux. C’est mon arme secrète !

Quelle spécialité as-tu choisie ? Pourquoi ?

La néphrologie, sans hésiter ! Comme je l’ai dit, j’adore la physiopathologie, et je préfère la réflexion au par cœur. Dès la deuxième année, j’ai été d’abord désorienté, puis fasciné par la physiologie rénale. Je me suis pas mal arraché les cheveux sur les échanges ioniques et autres subtilités qui laissent beaucoup d’autres étudiants découragés. Il faut aussi dire qu’à Nice, l’enseignement de néphrologie est particulièrement bien mené.

J’ai confirmé mon intérêt pour la néphrologie en stage d’externe de D2, auprès d’un chef de service qui sait parfaitement transmettre sa passion, et d’une équipe extrêmement pédagogue et bienveillante. J’y suis retourné à plusieurs reprises comme un boomerang en D4, et jusqu’à quelques jours de l’ECN.

Je ne me voyais pas dans une spécialité trop étriquée, et la néphrologie a l’avantage d’être au carrefour de nombreuses autres spécialités, et de confronter à des situations extrêmement variées, mais qui amènent souvent à un raisonnement physiopathologique très stimulant. Ai-je mentionné que j’aimais la physiopathologie et le comique de répétition ?

Quel a été ton programme de vacances ?

Je suis parti 5 semaines dans les Alpes italiennes, où j’ai de la famille. C’est totalement isolé, mais c’est aussi idéal pour se ressourcer et trouver du repos. Et je continuerai à faire des sorties en montagne tant que le temps le permettra. Pour le reste, j’ai bien l’intention de passer plus de temps en cuisine, une de mes passions. Et j’ai une trop longue liste de bouquins à lire et de séries à rattraper, pour changer de la médecine !

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