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Alaric, deuxième à avoir choisi la médecine du travail

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Alaric a fini très bien classé, il aurait pu choisir la neurochirurgie, l’anesth-réa ou encore la cardiologie, mais il a préféré la médecine du travail. C’est dès la D3 qu’il a fait ce choix, celui d’avoir un rythme de travail raisonnable. Il nous explique son parcours et son choix.

Comment s’est passée ta scolarité ?
Je n’ai pas beaucoup d’excellents souvenirs du collège et du lycée en ayant souvent eu l’étiquette de « l’intello de la classe ». Mais j’étais tout de même bien entouré.
J’ai la chance d’avoir une sœur âgée seulement d’un an de plus que moi et qui a aussi fait médecine, j’ai donc pu découvrir la Paces et ses horreurs juste avant d’y rentrer moi-même, ce qui m’a permis de me préparer un minimum. Après l’obtention de mon bac S, je me suis donc lancé dans cette année et j’ai pu la valider en tant que primant. La P2 fut la première année où j’ai pu relâcher toute la pression que je me mettais, j’ai pris beaucoup plus de distance avec les cours et les examens. J’ai pu complètement changer mon rythme de travail au profit de ma vie sociale et de mes activités extra-scolaires. Je me suis fait à ce nouveau rythme, et de fait, je me suis assez vite rendu compte que je choisirai une spécialité qui permet d’avoir des horaires de travail raisonnables. Je me suis décidé pour la médecine du travail vers la D3. Cette spécialité étant l’une des plus accessibles, j’ai pu passer une D4 beaucoup moins stressante que mes amis de promos, avec des horaires de révisions plus confortables.

Pourquoi avoir voulu faire médecine ?
Je n’ai jamais vraiment envisagé de faire d’autres études. Je pense bien sûr être biaisé par le fait que beaucoup de membres de familles sont dans le milieu médical ou paramédical (mes deux parents, un frère, une sœur…). Je ne regrette cependant pas mon choix, malgré la difficulté du parcours : j’aime aider les gens, par le soin ou la prévention. La sécurité de l’emploi ainsi qu’un salaire confortable étaient aussi des critères non négligeables pour se lancer dans ces longues études.

Quel a été ton meilleur et ton pire moment en stage ?
J’ai découvert rapidement que la chirurgie de façon générale ne m’intéressait pas du tout. Le bloc opératoire est un environnement particulier où il faut savoir trouver sa place, ce qui n’a pas été mon cas. Je détestais la sensation de ne pas savoir où se mettre, de gêner constamment, de n’avoir aucun rôle, et de regarder pendant des heures les chirurgiens opérer.
L’expérience en stage était finalement très dépendante des internes, même si ce n’est pas officiellement leur rôle, certains ont su être extrêmement pédagogues et accueillants. Gérer les admissions avec eux, discuter de leurs spécialités, assister à leurs cours a été les moments les plus formateurs.
Les stages sont très inégaux à Strasbourg, mais de courte durée (1 ou 2 mois max), ce qui a au moins permis de découvrir de nombreux services et de nombreuses pratiques, même si j’aurais voulu faire plus de terrains de stages en dehors de l’hôpital.

Pourquoi avoir choisi la spécialité médecine et santé au travail ?
L’idée est née quand après avoir révisé les premiers gros référentiels, je me suis rendu compte qu’aucun ne me passionnait réellement. De plus, je n’étais pas non plus convaincu par mes stages hospitaliers, je n’arrivais pas à me projeter dans les spécialités proposées. J’ai donc entamé ma réflexion sur les spés un peu moins connues et abordées pendant l’externat. Par curiosité d’abord, je me suis renseigné sur la médecine du travail qui est source de nombreux clichés. J’ai alors découvert son côté transversal, le mélange de médical, social et législatif, et les nombreuses possibilités d’exercices et de surspécialisations. J’étais également attiré par la possibilité de s’éloigner des services classiques de l’hôpital qui ne m’intéressaient pas.
Je me suis projeté petit à petit, grâce à mes recherches, mais aussi grâce aux échanges que j’ai eus avec des médecins du travail à Strasbourg et sur les réseaux sociaux. Enfin, le fait que la spé soit facilement accessible à l’ECN et surtout qu’elle puisse offrir une bonne qualité de vie m’ont convaincu dès la D3 à m’orienter vers la médecine du travail.

Avais-tu hésité avec d’autres spés ?
J’ai hésité un moment avec la médecine légale, la psychiatrie et la santé publique. Mais j’ai assez rapidement été convaincu par la médecine du travail qui permet par ailleurs de toucher aussi un peu à certains côtés de ces autres spécialités comme les troubles anxio-dépressifs, la prévention, législation.

Comment ton entourage a reçu le choix de ta spécialité ?
L’accueil de mon entourage a été mitigé, la première réaction étant généralement de la surprise. Mes co-externes, sœur et amis étaient les plus compréhensifs, avec de la simple curiosité quant à la spécialité. Mes parents, je crois, étaient un peu inquiets quant au contenu de ma future pratique ou de l’avenir de la spécialité à cause de l’idée qu’ils en avaient. Cela dit, ils ont été vite rassurés après avoir entendu mes explications et me soutiennent dans mon choix.
D’autres personnes de mon entourage ont une vision plus élitiste des spécialités et voient dans la médecine du travail un manque de prestige, un critère qui ne rentre pas en compte dans mon choix. Mais personne n’a jamais tenté directement de me dissuader. Je n’ai cependant jamais dit à un chef en stage que cela m’intéressait, car je ne voulais pas me sentir obligé de me justifier.

Pourquoi est-ce une spécialité d’avenir ?
Je me sens encore peu compétent pour répondre avec certitude à cette question. Je pense toutefois que tant qu’il y aura en France des conditions de travail pénibles, voire dangereuses, et donc des salariés malades ou à risque de l’être, la médecine du travail aura toujours sa place. Par ailleurs, cette spécialité semble plus reconnue à l’étranger, notamment au Canada.

Comment convaincre les futurs internes à choisir cette spécialité ?
Si la médecine du travail s’éloigne en effet du soin et des services hospitaliers classiques, c’est une spécialité pourtant très variée, que ce soit pour les pathologies rencontrées : troubles musculo-squelettiques, allergies cutanées et respiratoires, addictions, troubles anxio-dépressif, cancers. Mais aussi pour ses différentes possibilités d’exercice : interentreprises, service autonome, fonction publique, carrière universitaire.
En constante évolution et en relation avec de nombreux métiers, elle offre aussi une excellente qualité de vie et mériterait une meilleure approche pendant l’externat. J’encourage vivement à échanger avec des internes et médecins en santé au travail qui en savent bien plus que moi pour avoir une vision plus complète de la spécialité.

Comment abordes-tu la rentrée ?
Je me sens d’abord stressé, d’autant plus que je réalise mon premier stage ailleurs qu’en médecine du travail et les connaissances acquises pour les ECN me semblent lointaines. J’ai cependant surtout hâte de me sentir plus utile en stage en gagnant responsabilités et autonomie, de me former véritablement à ma spécialité, de m’éloigner du bachotage et aussi de découvrir une nouvelle ville, puisque je déménage de Strasbourg à Lyon.

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  • Idris Amrouche
  • Rédacteur remede.org
  • amrouche.idris@gmail.com
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