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73% des internes dépassent le temps de travail réglementaire !

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Selon une enquête menée par l’AP-HP entre mai 2018 et mars 2019, la charge de travail des internes est beaucoup trop lourde. Le volume hebdomadaire de travail est dépassé dans 73% des cas. Plus d’un interne sur 5 travaille entre 61 et 80 heures ! L’AP-HP émet des recommandations pour limiter ces dépassements, mais la question des sanctions dans les services commence à se poser sérieusement.

Les enquêtes se suivent et se ressemblent, malheureusement… La dernière en date, celle de l’AP-HP, vient confirmer les résultats de celle de l’ISNAR-IMCG, publiée en février dernier.

Cette enquête de l’AP-HP, diligentée après plusieurs cas de suicides d’internes, compile les réponses de 490 internes et 339 chefs de service. Parmi les internes répondants, deux tiers de femmes présentes dans presque toutes les spécialités. Pour donner une tonalité positive, 89% des répondants se disent très satisfaits de leur spécialité… même s’ils dépassent presque tous le temps de travail réglementaire, une habitude bien ancrée à l’hôpital. L’AP-HP accueille environ 3 000 internes en médecine chaque semestre. 73% d’entre eux dépassent le temps réglementaire : 41,6% travaillent entre 49 et 60 heures, 26,5% entre 61 et 80 heures, 25,7% entre 35 et 48 heures, 4,5% plus de 80 heures par semaine.


79% des internes déclarent être à l’hôpital plus de 9 demi-journées par semaine.
La majorité d’entre eux (43,6%) ont deux à trois gardes par mois et 5,4% d’entre eux plus de 6 gardes par mois !

Le repos de sécurité n’est systématiquement observé que pour 61,5% des internes. 22% des internes restent dans le service le lendemain d’une garde pour un staff ou une garde et 6% d’entre eux font une visite ou une autre activité le matin. Dans la moitié des cas, les internes n’ont pas accès au tableau de service prévisionnel.

Un management plus bienveillant
« Le malaise ou la souffrance des internes sont liés en partie à leur charge de travail, qui se répercute sur leur vie personnelle, mais aussi à la stigmatisation des échecs, à l’absence de reconnaissance, au silence (…) Les auditeurs font le constat qu’un management bienveillant est nécessaire, mais pas suffisant », souligne le rapport.
Les auditeurs préconisent de renforcer les dispositifs existants :
-  par l’information répétée sur les dispositifs d’aide et d’écoute existants, comme sossihp@sihp.fr, (sachant que les commissions « Vie hospitalière » locales n’ont jamais été sollicitées par les internes pour des difficultés personnelles ou professionnelles…) ;
-  par la nomination d’un « référent des internes » auprès du conciliateur du directeur générale et de la CME.

Comment faire respecter les bases légales ?
Parmi les recommandations faites par la CME de l’AP-HP, figurent les mesures suivantes :
-  rappeler dans une note à l’attention des chefs de service les risques encourus en cas de non-respect de la réglementation sur le temps de travail ;
-  formaliser l’organisation du travail dans chaque service en explicitant le rôle de chacun et ses horaires prévisionnels, dans le cadre de fiches de poste et d’une charte de fonctionnement du service remis aux internes ;
-  transmettre des tableaux de service exhaustifs, mentionnant explicitement les demi-journées ;
-  mieux structurer les formations initiales et continues des différents professionnels, notamment dans les démarches de renforcement d’équipe ;
-  mener une étude sur le recours aux seniors par les internes lors des gardes.
Au-delà des plans d’action, effets d’annonce et prises de parole, qui parviendra réellement à faire appliquer la législation ? La députée LREM Stéphanie Rist, s’exprimant sur le sujet dans une interview donnée à Remede, déclarait trouver « scandaleux » ces dépassements. « Il doit y avoir davantage de contrôles et d’évaluations et, si nécessaire, je suis favorable à des sanctions. Effectivement, des dépassements importants du temps de travail pourraient conduire au retrait des agréments de postes d’internes ou à des sanctions financières », déclarait-elle.
Pour compléter ces données et faire bouger les lignes, l’Isni a lancé une grande enquête nationale sur le temps de travail des internes à laquelle vous pouvez tous participer ici.

Pour en savoir plus, cliquez ici et .

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  • Sophie Cousin
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