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Août 12

Le généraliste, la fac et la formation

Publié le 21/08/12 22:29 - Modifié le 22/08/12 09:01
====Edit du 22 8h45 ===============================
Comme le prouvent les réactions sur Twitter, un billet surement pas assez nuancé pour faire la distinction entre formation médicale et exercice de la médecine générale. On parle ici bien de la formation dans un contexte particulier : celui du billet précédent (des stages des stages, des stages, oui mais pourquoi réellement faire ?), celui de l'intégration de la MG dans l'université et aux ECN.
Pour l'exercice de la MG c'est un autre vaste sujet. Plus question de distinction d'organe, mais un exercice global avec un patient global. Mais rien de telle qu'une formation avec des briques solides pour l'aborder et ne passer que le plus rarement a coté de l'essentiel et l'important quand il se présente ... rarement. Pour le reste il faudra surement revenir un jour aussi sur le métier et l'exercice de généraliste dont le net, la blogosphère et la twitosphère donnent probablement maintenant une vision fantasmée et possiblement très éloignée de la réalité quotidienne en situation de pénurie médicale. A suivre donc ...
==========================================================



Retour sur le dernier point de mon billet précédent : pourquoi on n'apprend pas la médecine chez le généraliste.
Je suis assez amusé par la tournure qu'a prise l'intrusion de la médecine générale dans l'enseignement universitaire et sur la vision impérieuse et grandissime que certains attribuent à cette "spécialité".

Je commence par la conclusion. Pour moi l'entrée de la MG à la fac est comme l'intégration aux ECN des postes de MG : une réponse à un besoin de reconnaissance d'une partie de la profession qui a besoin de se sentir vivre.
Pour l'étudiant c'est finalement un problème qui ne devrait le concerner que de loin.

@michelarnould77 m'adressait ce message sur twitter
@remede_org Apprendre la médecine sur 5% de patients qu’on ne verra jamais et ne rien apprendre sur les 95% ? Tu as raison c’est idéal !


En un tweet tout est dit :
- Ce généraliste pense enseigner de la médecine générale. Mais la médecine générale n'est rien d'autre que toute une série de pathologies divisibles par spécialité. Le problème de la fac n'est pas qu'il n'y ait pas d'enseignement de médecine générale (ce qui ne veut pas dire grand chose), mais c'est surtout que les spécialistes n'enseignent souvent pas les pathologies basiques de leur domaine (et qu'elles ne sont pas au programmes des ECN et que donc cela n'intéresse personne)

- L'autre point, c'est - pardonnez moi de la brutalité de la chose - qu'on se fout des 95% des patients. Un bon suivi de diabétique ou d'hypertendu ne demande pas 10 ans d'études. Les choses deviennent même tellement protocolisées qu'une IDE y suffirait souvent. Le vrai problème c'est justement les 5%. Le vrai problème c'est d'avoir vu une maladie Horton pour ne pas classer la mamie en céphalées simplex pendant 5 ans. Le vrai problème c'est de ne pas laisser un gamin fébrile avec trois taches purpuriques repartir à la maison. Le vrai problème c'est encore de savoir qui des 5 dépressifs vus dans la journée ira potentiellement se pendre la nuit suivante.

Tout ce qui est important, tout ce qui fera basculer l'avenir d'un patient du cercueil à la vie s'apprend à l'hôpital. Penser dans ce cadre que la médecine générale a quelque chose à enseigner est illusoire. Je me fous que le généraliste de mes filles traite bien les rhinos. Je veux juste qu'il n'ait pas de doute sur une palpation de fosse lombaire ou une nuque un peu raide le jour venu.

Voila pourquoi je pense que le stage chez le généraliste, et plus largement l'enseignement de la médecine générale, n'a pas grand sens en terme de formation. L'essentiel, c'est la compétence. L'essentiel c'est d'avoir vu suffisamment, expérimenté beaucoup, et de ne pas oublier. La médecine générale ne concentre pas quotidiennement assez de cas pour forger une expérience formatrice. C'est une certitude, elle est purement statistique.

Bref, la conclusion est la suivante : l'étudiant a besoin de connaitre les conditions d'exercice du MG pour voir si ce type d'exercice peut lui convenir. Pour ça il faut 15 jours de stages. Au delà, c'est l'illusion : celle qu'on va remplir les déserts, celle que stage chez le MG puisse rimer avec formation.
Libre à certain dans la profession de se construire des rêves de grandeur, de reconnaissance, ... mais si on ne veut pas des médecins nuls, il leur faut une formation solide et concrète d'expériences. Je mets donc au défis mes confrères de pouvoir l'apporter au cabinet du généraliste avec un ratio acceptable apprentissage/temps passé.

Alors , qui ?
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Prise de tête 2.0
5 commentaires
° Mer. °
22
Août 12
A 00:04 par Baptiste Le Bougnat
Ok, donc il faut se former à l'hôpital. En combien de temps ?
Prenons la maquette de MG : 6 mois d'urgences, 6 mois de pédia (le plus souvent, mais parfois 6 mois de gynéco ou 3 mois + 3 mois), 6 mois de médecine adulte polyvalente (médecine interne, gériatrie, médecine). Le plus souvent 6 autres mois dans un autre service de médecine. Est-ce suffisant ?

Pour moi, oui ! Alors que faire des 2 autres semestres ? `
À nouveau les urgences où les seniors poussent pour vider la salle d'attente ?
À nouveau la gériatrie où on nous apprendra les bienfaits de l'Aricept et de l'Ebixa ?
Pourquoi pas se confronter à la MG telle qu'on va la pratiquer ?

Les vieux MG se plaignent qu'ils étaient livrés à eux-mêmes après un internat où ils ne côtoyaient pas la MG qu'ils étaient voués à dispenser ! Que ce sont les patients de leurs 1ers rempla qui ont essuyer les plâtres !
Alors 6 mois (ou 1 an) de MG au bout de 7 ou 8 ans d'études : pourquoi pas ! :)
A 00:13 par Bertrand Boutillier
Tu poses la question de l'allongement d'un troisième cycle qui n'en a pas besoin mais qui offre du personnel à coup intéressant à la fonction publique hospitalière.
A 00:19 par Bertrand Boutillier
Au fait qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit : je ne rejette pas le concept de vision globale du MG sur son patient, bien au contraire ! Je dis juste que cette vision ne peut être fiable qu'avec des bases en béton pour ne pas aboutir aux nulités de prise en charge globale qu'on voit parfois ... Bref je parle de formation avant tout. L'exercice de la globalité de la prise en charge est un tout autre sujet.
A 00:22 par Baptiste Le Bougnat
Je parle de formation également. Des bases solides peuvent s'acquérir en 2 ans d'après moi. La 3ème année du DES de MG (qui existe déjà) peut donc, si l'interne le souhaite, être réalisé en ville !
Je ne souhaite pas un allongement du DES pour servir de petite main à l'hôpital 1 an de plus ! C'est hors de question ! (mais c'est un autre sujet)
A 09:12 par Bertrand Boutillier
" l'allongement " : mauvais terme désolé, plutot lire durée. Un troisième cycle pourquoi faire ? Une réelle formation ? La formation sur le terrain est elle une réelle formation ? Beuacoup de questions. Beaucoup d'intox. Beaucoup d'interets croisés.
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